Tour du Finistère et Boucles de l’Aulne, samedi et dimancheComment jugez-vous votre début de saison ?
L’équipe m’attendait beaucoup dans un travail d’équipier, notamment sur Paris-Nice ou Milan - San Remo. Je dois être présent sur tous les terrains, pour les sprinters comme les grimpeurs. J’ai bien travaillé sur ces courses, qui sont plus ouvertes, plus plaisantes d’un point de vue physique et on peut toujours espérer penser à soi en fonction du scénario.
Vous allez retrouver des routes que vous connaissez bien ce week-end…
C’est la première fois que je vais faire le Tour du Finistère. C’est sympa de courir sur des routes que je connais quasiment par cœur. Je roulais dessus quand j’étais au club de Châteaulin, ça rappelle des souvenirs… J’aime toujours y retourner. Châteaulin (départ et arrivée des Boucles de l’Aulne), c’est encore autre chose. Mes parents n’habitent pas loin de l’arrivée. Je passais sur la ligne à chaque fois que je rentrais de l’entraînement. C’est la course qui me parle le plus. Je ne sais pas trop où j’en suis physiquement, j’ai pas mal couru en début de saison après ma fracture du poignet. Ensuite, j’ai coupé en avril avec la naissance de ma petite. Et je devais courir sur le Grand Prix du Morbihan et le Tro Bro Leon mais je suis tombé malade.
Pourquoi vous considérez-vous désormais comme un équipier ?
Je pense que c’est l’évolution de l’équipe. Depuis l’année dernière, on a un calendrier complet en WorldTour. L’équipe a recruté des leaders pour marcher sur ces courses. On a fait top 10 sur Tirreno-Adriatico et le Tour du Pays basque, top 20 sur Paris-Nice et le Tour de Romandie. On a des coureurs capables de faire un beau classement général sur toutes les courses. Il faut du monde pour les épauler. C’est un travail qui me plaît. Quand Ewen (Costiou) fait 17e de Paris-Nice, c’est incroyable. J’étais fier de lui. La performance lui revient mais dans ces moments, on se dit que les efforts qu’on a fait toute la semaine lui ont permis de faire ce résultat. Sur les grandes courses, le niveau est tellement élevé que ce serait aberrant de dire que je veux faire un résultat. Ce ne sont pas mes qualités, ce n’est pas dans mes capacités. Pour exister sur ces courses, il faut s’épanouir dans un autre rôle. Ça n’empêche pas que sur des courses moins relevées, je peux me faire plaisir et penser à moi. C’est toujours plaisant d’accrocher un ou deux résultats par saison, ça flatte un peu l’ego et ça motive. Ça permet aussi de se jauger car quand on est équipier, on se relève et on finit 80e de l’étape.
C’est sur le contre-la-montre que vous pouvez vous exprimer…
L’an dernier, je n’ai pas fait un seul top 20 sur des chronos en WorldTour. Je me suis remis en question cet hiver. L’équipe a mis tout le monde sur la piste en octobre, on a pu travailler notre position. On a tous passé un cap. J’ai refait un passage sur la piste avant Paris-Nice car je n’étais pas satisfait de mes deux premiers chronos. Et j’ai fait top 20 (18e) sur le Tour de Romandie.
Au niveau français, vous êtes toujours proche du podium (trois fois cinquième sur les quatre dernières années).
Je progresse mais j’ai l’impression d’être au même niveau tous les ans car la concurrence (Cavagna, Latour, Armirail, Thomas) progresse aussi. Ils sont physiquement plus forts que moi, et à part compter sur un déclin de leur part, c’est compliqué d’aller les chercher. Mais je travaille pour. J’espère qu’une année, j’arriverais à monter sur le podium. Et il y en a qui se rajoutent comme Kevin Vauquelin qui est incroyable. Il peut jouer le titre cette année.
Vous étiez sur la Vuelta en 2022, le Giro en 2023, serez-vous au départ du Tour de France en 2024 ?
Ça dépend des leaders, des objectifs de l’équipe. J’espère que l’équipe comptera sur moi. Il y a aussi des belles courses avant, je ne me prends pas la tête avec ça. J’aimerais y être. On est un vrai coureur professionnel quand on a fait le Tour de France. J’espère au moins le faire une fois dans ma vie. On verra bien les choix de l’équipe.